Notre rapport à la pluie est si paradoxal. On l'attends, on l'espère parfois, et quand elle est là, on l'apprécie, on la déguste même, puis rapidement, on la réprouve, on l'exècre. C'est peut être un peu la même chose avec la météo. L'hiver, il fait trop froid, l'été, il fait trop chaud. Mais c'est cette alternance qui fait que la nature subsiste alors, aujourd'hui, la pluie était peut être surtout de l'espoir pour la nature du secteur 7. Kate semblait pessimiste sur l'avenir proche, mais si le climat était aride et la vie très peu présente, c'était justement la faute de ces immenses pompes à Mako. Et la question était philosophique. Le confort de milliers de gens contre la santé de la nature. Qu'est-ce qui prévaut sur l'autre ? Difficile de faire passer la nature avant au détriment de sa propre survie. Mais l'avenir de la Planète n'est-elle pas déjà une question de survie ? Et puis, elle n'avait peut être pas trainé dans un coin très peu connue du secteur 5.

- Pourtant tu serais peut être surprise de ce que la nature peut faire à certains endroits.

Après tout, pourquoi cette végétalisation et toutes ces fleurs n'existerait qu'à un seul endroit du dessous de la plaque ? On ne pouvait pas savoir ce qui donnait ce genre d'inégalités des sols. Je n'étais pas un ingénieur en agronomie après tout. Mais je n'avais pas lancer le débat, par manque de forces, ou peut être pour ne pas avoir à ne pas être d'accord avec Kate et rester sur une bonne dynamique.

Arrivé à l'obstacle que ma maladresse avait engendrée, Kate fut, une fois de plus, impressionnante par son calme, sa détermination et sa force. Elle n'avait pas fait disparaître l'obstacle mais l'avait rendue praticable, ce qui était un moindre mal et largement suffisant pour nous, après tout. Je pris la main que Kate me tendait pour aider à me hisser et nous continuâmes notre route pour rapidement arriver à l'endroit où notre route se séparait. L'endroit où nous allions disparaître du secteur 7 comme par magie, comme si nous pénétrions un passage dans un mur invisible.

Mais avant, venait les temps des au revoir, d'ailleurs, rien ne présageait que nous allions nous revoir bien assez tôt. Kate proposait qu'on échange nos numéros. Jessie ne tardait pas à donner sa réponse là où j'en profitai pour me donner un temps de réflexion. Certes, Kate avait montré sa bonne foi tout au long de la matinée mais j'aurais refuser son offre si je n'avais pas été sûr que nos PHS n'étaient pas sécurisé comme il le fallait pour qu'on soit intraçables. Mon silence avait permis à Jessie de suggérer que je le veuille pas.

- J'ai pas dit que je le voulais pas, au contraire. Enfin, je veux dire on sait jamais, ça peut être utile.

Assez maladroit, je voulais pas que Kate s'imagine quelque chose et, ma formulation signifiait que je le prenais par défaut. Il valait mieux que je rattrape cet abus de langage.

- N'hésites pas, si besoin. Mais si c'est pour une bonne cause, hein ? Ahah.

Elle nous conseilla la prudence avant que nous nous perdîmes de vue. C'est pas qu'on était imprudent mais souvent un peu malchanceux et qu'on prenait des risques. Okay, on était peut être un brin imprudent, en fait.

Notre butin était assez maigre et comportait le minimum vital de ce que l'on recherchait. On ferait avec. Et cette rencontre inopinée avec Kate avait été très déroutante.

- J'ai l'impression que tous les SOLDATS sont des gens... inattendus.

Et nous de repartir vers le secteur 5, notre seul pied à terre pour le moment.