Prologue

Depuis combien de temps déjà ? Combien de jours s'étaient écoulés depuis qu'elle s'était réveillée dans ce lit ? Cela lui semblait être une éternité, mais l'état de son corps lui faisait dire que ce n'était pas il y a si longtemps que cela. La frustration de ne pas pouvoir bouger comme elle l'entendait se faisait de plus en plus grande. Régulièrement, ses bandages étaient changés après qu'une pommade de fortune fut appliquée sur ses contusions. Si son genoux était en bonne voie de guérison, ses côtes cassées avaient plus de mal à se ressouder et rendaient parfois sa respiration difficile. Elle qui appréciait jouer avec les enfants, elle était souvent obligée d'écourter ses séances de jeux avec eux.

Un long soupir lui échappa alors qu'elle était étendue sur son lit. Le silence de la chambre la faisait se perdre dans de sombres souvenirs, alors que son avenir lui semblait bien incertain. Tendant une main vers le plafond, elle fixa les planches au dessus de sa tête entre ses doigts, avant que son regard ne descende le long de son bras, intégralement recouvert de bandage, lui aussi. De combien de blessures était-elle encore couverte ? Elle avait perdu les comptes et avait arrêté d'essayer de les compter, de crainte de dépérir un peu plus dans sa tête. Puisque la Rivière de la Vie avait refusé d'accueillir son âme, elle devait aller de l'avant. Et continuer d'expier pour ses fautes.

chapter 1

Le sommeil s'était à nouveau emparé d'elle, pour un repos sans le moindre rêve, seulement engloutie dans l'obscurité silencieuse. De l'agitation au bas de sa fenêtre eut tôt fait de la ramener dans le monde des vivants. Découragée, elle ne chercha pas à se lever pour voir ce que tout ce grabuge signifiait, supposant simplement que c'était les enfants qui avaient dû entamer un nouveau jeu.

Un faible sourire se dessina sur ses lèvres en les imaginant s'agiter joyeusement, en toute insouciance. Au fond, elle enviait leur légèreté, alors qu'elle sentait un poids insupportable lui écraser la poitrine. Puis son oreille capta soudainement un -léger- craquement du plancher. Sa première pensée fut que c'était probablement une des professeures venue chercher un peu de calme, mais quand la poignée de sa porte émit un petit cliquetis, sa supposition s'envola aussitôt. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir la silhouette de Kunsel se dessiner dans l'encadrement de la porte !

Prise dans un élan de joie, elle se redressa brusquement pour s'asseoir sur le lit, mais dans la brusquerie de son geste, une douleur fulgurante dans la poitrine la fit grimacer. Ah, quelle bien piètre image elle était en train de lui montrer. Ne voulant pas l'inquiéter plus que de raison, elle souffla un petit rire en lui adressant un grand sourire, légèrement déformer par la douleur. Plus prudemment, elle glissa ses jambes sur le côté pour terminer sa transition en position assise sur le bord du lit. Elle aurait aimé se jeter sur lui pour le prendre dans ses bras, mais sa côte cassée avait tôt fait de lui rappeler que c'était une mauvaise idée.

« Salut beau gosse, ça fait un bail. Que me vaut l'agréable plaisir de ta visite ? »

chapter 2

Il n'y avait rien de plus rassurant que de voir un visage familier et encore plus quand il était aussi agréable à regarder. La visite de Kunsel était une véritable surprise, mais cela ne la rendait pas moins heureuse pour autant. Elle se prit même à rire à sa remarque sur son apparence de momie.

« T'es pas au courant ? Y'a une nouvelle pièce de théâtre nommé "Le retour de la Momie" qui se prépare. Je ne voudrais pas rater l'occasion d'avoir le premier rôle ! »

Un petit sourire joyeux sur le visage dans cette atmosphère plus détendue, avant de partir sur des questions un peu plus sérieuses. Et le voir s'excuser, cela avait un petit quelque chose d'embarrassant. Elle s'était toujours bien entendue avec lui, elle se sentait même un peu proche, à l'aise à ses côtés. Et puis arborer un air sérieux ne lui allait pas du tout ! Aussi resta-t-elle sur de la légèreté, entourant son bras dans les siens en se collant un peu plus contre lui. Approchant son visage du sien, elle souffla un petit rire.

« Je pète la forme ! Je pourrais même soulever une montagne ! Enfin, avec une côte cassée, ce n'était pas l'idée la plus brillante. Cela fait cinq jours, quelque chose comme ça. J'ai dormi pendant deux jours, alors j'ai de l'énergie à revendre ! »

Avec un grand sourire sur les lèvres, elle sauta sur ses pieds pour lui montrer qu'elle tenait parfaitement sur ses deux jambes. Sa côte n'appréciait pas son impulsivité et une grimace manqua de déformer son visage, mais ce n'était pas le moment de montrer ses faiblesses. Surtout pas devant lui. Elle ne voulait pas qu'il se mette à culpabiliser pour les actions de la ShinRa qui n'avaient rien à voir avec lui.

« Raconte-moi plutôt, comment est l'ambiance là-haut ? Je n'ai pas eu beaucoup de nouvelles dernièrement. »

chapter 3

Qu'est ce qu'elle allait faire une fois guérie ? C'était une très bonne question, à laquelle elle n'avait encore que très vaguement réfléchi. Elle ne pouvait pas rester indéfiniment ici et abuser de l'hospitalité de l'orphelinat, mais avec l'effondrement de la plaque, elle n'avait plus nulle part où aller. Ni chez elle avec les filles, ni chez ses parents… Et bien sûr, elle n'avait plus un sous en poche, les vêtements qu'elle portait actuellement lui avaient été généreusement prêtée par une des professeures de l'orphelinat, tout comme les soins lui étaient apportés gratuitement. Elle ne méritait pourtant pas tout ça, cette générosité, cette attention, pas après tout ce qu'elle avait fait… causé… L'espace d'un instant, son visage s'assombri.

« Je ne sais pas encore, il faudrait que je trouve un nouvel endroit où loger et un moyen de gagner de l'argent pour payer le loyer. Peut-être que je pourrais essayer de fouiller les décombre pour retrouver mes économies… mais j'ai peu d'espoir de retrouver quoi que ce soit. »

Un faible sourire se forma au coin de ses lèvres. En supposant que peut-être, son ancien logement était explorable, il y avait de forte chance pour que l'endroit ait déjà été fouillé et… vidé de ses possessions les plus précieuses. Elle ne possédait pas grand chose, mais ce pas grand chose aurait peut-être pu lui être utile. Mais tant qu'elle ne serait pas complètement remise sur pied, partir en exploration s'avérait compliqué, surtout pour obtenir l'approbation de Biggs. Il fallait dire que depuis son réveil, il se montrait plus protecteur que jamais et ne serait-ce qu'à obtenir l'autorisation de sortir du lit s'avérer était un véritable exploit. Même après tout ce temps. Pourtant, à part sa petite côte récalcitrante, elle n'avait presque plus de séquelle.

Mais son attention fut très vite détournée par un Kunsel qui semblait se rappeler de quelque chose. Curieuse, elle tourna toute son attention vers lui et l'observa en train de fouiller dans son sac, de plus en plus intriguée. Et quel ne fut pas son étonnement de le voir sortir une boîte de chocolat. C'était tellement improbable qu'elle n'avait pas pu retenir un petit fou rire, qui ne manqua pas de faire bouger douloureusement sa côte cassée. Mais c'était tellement adorable et attentionné de sa part, elle ne pouvait qu'être touchée par son geste. Un grand sourire sur les lèvres, elle s'approcha de lui avant de se pencher vers son visage, posant une main sur sa joue avant de déposer un baiser sur l'autre.

« C'est trop mignon, fallait pas voyons ! »

Toute joyeuse, elle revient s'asseoir juste à côté de lui si ce n'était pas carrément collé à lui, contre son épaule. Elle n'avait pas attendu une minute de plus pour prendre un chocolat de la boîte et de le gober aussitôt. Il fondait en bouche et lui redonnait du baume au coeur, une petite douceur qu'elle n'avait pas eu la chance de savourer depuis bien longtemps. Avec le temps, elle avait presque fini par oublier le goût qu'avait le chocolat, mais elle pouvait assurément dire que celui-ci était de très bonne qualité. Souriante, elle posa sa tête contre l'épaule de Kunsel après avoir chaparder un autre chocolat.

« Ils sont super bon ! Mais ça a dû te coûter cher ? Il fallait pas te donner autant de peine, te voir, c'est déjà super cool ! Oh, je peux peut-être voir pour récupérer une petite bouteille d'alcool artisanal, histoire de vraiment fêter ça. » Et c'est non sans un petit rire fripon qu'elle ajouta cette suggestion.

chapter 4

Une petite moue déforma d'abord son visage à l'idée d'être privée d'alcool tant que ses blessures ne seraient pas complètement guéris. Bon, tans pis, ce ne serait que partie remise, une fois qu'elle serait en plein forme, elle fêtera ça sous une tonne d'alcool ! Son oreille fut bien plus attentive quand il évoqua une solution logement qui lui venait à l'esprit. L'idée d'aller vivre chez un parfait inconnu n'était pas forcément une idée emballante, mais si c'était un ami de Kunsel, alors c'était forcément une bonne personne en qui elle pourrait avoir confiance, elle aussi. Elle avait même hâte de le rencontrer et de savoir quel genre d'ami Kunsel pouvait bien avoir.

L'instant d'après, elle ne comprit pas ce qui était en train de se passer. Il avait approché sa main pour essuyer du chocolat aux coins de ses lèvres, rien de forcément très osé, surtout si on comparait au fait qu'elle l'avait embrassé sur la joue quelques secondes plus tôt, mais sa réaction fut pour le moins… inattendu. Il était en train… de rougir ? et en retour, s'était-elle mise à rougir aussi ? Elle sentait ses joues devenir brûlantes alors que d'ordinaire, elle ne manquait pas d'audace et rien ne semblait pouvoir l'embrasser. Mais voir cet aspect de lui, diantre, il était vraiment trop craquant !

Son cerveau se débrancha complètement. Elle ne réfléchissait déjà plus que son corps s'était mis à bouger de lui-même. En un instant, elle s'était penché sur lui, une main appuyé sur sa cuisse, l'autre sur son épaule, et voilà que son visage approchait déjà du sien. La seconde suivante, elle avait fermé les yeux et posé ses lèvres contre les siennes. Tous ses neurones étaient en train de surchauffer face à l'incompréhension de la situation, à l'impulsivité de ses actes. Elle n'avait pas pu lui résister. D'aussi loin qu'elle se souvienne, il est vrai qu'elle l'avait toujours trouvé charmant, à bien des égards, aussi bien physiquement, que par son caractère. Mais le voir rougir, c'était la cerise sur le gâteau.

Puis une fois que son cerveau parvint à changer le fusible qui venait de sauter, elle réalisa qu'elle venait de faire une énorme boulette. Elle se recula un peu précipitamment, le rouge encore aux joues, et détourna le regard, trouvant soudainement le parquet super intéressant. Si ses neurones avaient retrouvé le câble, ils avaient oublié de réparer sa paroles et c'est toute intimidée qu'elle essaya d'aligner deux mots à la suite.

« Je.. euh… désolée… Je sais pas ce qui m'a pris… » Si elle était dans la capacité de courir, sans doute se serait-elle enfuie, là, tout de suite.

chapter 5

Quelle idiote elle avait été. Ce genre de chose, c'était exactement ce qu'il ne fallait pas faire au risque de tout gâcher et de ne pas pouvoir faire machine arrière. Le genre de chose qui met totalement mal à l'aise et ruine complètement une amitié. Et perdre l'amitié de Kunsel serait quelque chose de terrible tant il avait de l'importance à ses yeux. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était aussi proche de lui qu'elle l'était avec Biggs et Wedge, ses deux comparses avec qui elle avait grandi et fait les quatre cents coups, mais il n'en restait pas moins une personne chère à son coeur.

Le silence qui s'était installé après qu'elle eut bafouiller des excuses maladroites lui semble durer une éternité durant laquelle elle ne savait pas où se mettre. Elle craignait sa réaction plus que tout et n'osait même plus le regarder. Aussi, quand elle sentit le contact de sa main sur sa joue, elle ne put s'empêcher de sursauter, surprise par la douceur de son contact. Elle tourna alors son visage vers lui et son regard vint immédiatement se perdre dans le sien. Son coeur s'était mis à tambouriner dans sa poitrine et la façon dont il avait prononcé son prénom la rendait toute chose.

Un sentiment étrange venait de naître au plus profond d'elle-même alors qu'elle avait l'impression que la température venait de grimper en flèche dans la petite chambre. Et cela ne s'arrangea pas quand il se pencha à son tour vers elle. Instinctivement, sans même y penser, elle referma les yeux et le laissa venir jusqu'à elle, même mieux encore, elle passa ses bras autour de son cou quand elle sentit le contact de ses lèvres contre les siennes. Elle se rapprocha un peu plus de lui, se collant presque contre lui, l'idée de le repousser ne lui effleurant même pas l'esprit.

Ce moment la rendait bien trop heureuse, elle se disait presque qu'elle ne méritait pas le bonheur et encore moins un homme aussi formidable que Kunsel. Mais à cet instant, elle n'avait aucunement envie de le laisser partir et voulait le garder rien que pour elle aussi longtemps que cela le lui serait permis. Depuis quand était-elle aussi égoïste ? Elle avait définitivement perdu la tête, à cause d'un garçon. Puis vint le moment de la séparation, parce que ce baiser ne pouvait pas durer éternellement, malheureusement. Elle ne vint pas pour autant défaire son étreinte et garda ses bras autour de lui, bien qu'elle se sentait étrangement timide tout d'un coup.

Niveau romance, on ne peut pas dire qu'elle avait un palmarès derrière elle, à vrai dire, elle n'avait même jamais flirté de toute sa vie, dans un premier temps parce qu'elle était trop occupé avec ses cours de théâtre, puis ensuite avec ses activités à Avalanche, cela ne lui était pas venu à l'idée d'impliquer un éventuel petit ami dans l'affaire. Mais avec Kunsel, il y avait un petit quelque chose différent. Il savait déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur ses activités et il l'avait même aidé par le passé en prenant le risque de lui fournir des informations. Elle n'avait pas à craindre de l'impliquer dans quelque chose qu'il ne voudrait pas. Peut-être même qu'avec lui, les choses pourraient aller plus loin.

« Hm, c'est un peu… embarrassant. On peut dire que ta visite a tourné de manière innatendue. » Bien que son visage était encore rouge, un timide sourire vint éclairer son visage.

chapter 6

Plus elle regardait Kunsel, plus elle y pensait. Elle n'avait jamais rien tenté avec Cloud en se donnant comme excuse qu'elle ne voulait pas se montrer trop entreprenante avec lui et le mettre dans l'embarras, qu'elle ne voulait pas être en rivalité amoureuse avec Tifa. Mais tout ça, c'était bidon. Comparé à ce qu'elle ressentait là, tout de suite, pour cet homme assis sur le même lit qu'elle, c'était le jour et la nuit. Kunsel, elle n'avait pas envie de le laisser filer et ne supporterait pas de voir une autre fille poser ses mains sur lui. C'était son homme à elle. Une preuve que ses sentiments pour Cloud, ce n'était que du vent, une attirance volage ou peut-être juste une fascination temporaire.

Elle ne se savait pas comme ça, capable de se montrer aussi possessive et entreprenante. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, si fort qu'elle avait l'impression qu'il allait sortir de sa cage. Mais le fait qu'il lui dise ça, elle avait l'impression qu'il était en train de tomber en miette. Est-ce que Kunsel était en train de regretter ce qu'il venait de se passer ? Si elle se sentait mal à l'aise, ce n'était pas du tout à cause de leur baiser. Enfin si. Mais ce n'était pas dans le mauvais sens de la chose. Parce qu'après tout, elle l'avait tout autant apprécié.

Se redressant subitement, elle posa ses mains sur les épaules de Kunsel, et même si elle n'avait clairement pas la force de rivaliser avec un SOLDAT, elle comptait sur la surprise pour qu'il ne puisse pas opposer de résistance et le plaqua sur le lit. C'était très audacieux de sa part. Son visage affichait une moue mi-boudeuse, mi-colérique, les sourcils légèrement froncés, elle se tenait au-dessus de lui. Ses cheveux inhabituellement laissés détachés, depuis qu'elle était en convalescence, glissèrent de ses épaules pour retomber sur celles de Kunsel. Et son regard était particulièrement sérieux.

« Pas question de faire comme si de rien n'était. T'entends pas à quel point mon coeur bat super vite ? C'est à cause de toi, alors assume-le. » Et ces mots disant, elle se pencha de nouveau vers lui pour venir sceller une fois de plus leurs lèvres ensembles.

chapter 7

Un petit rire joyeux lui échappa tandis qu'elle contemplait son visage. Dieu qu'il était beau. Est-ce qu'elle avait vraiment le droit de s'accaparer cet homme ? Mais en même temps, elle ne voulait définitivement pas rater sa chance avec lui. Un sourire sur les lèvres, elle ne put s'empêcher de venir l'embrasser une nouvelle fois, même si ce fut de manière plus brève.

« Évidemment, gros bêta ! Puis elle fit une moue faussement attristée. A moins que tu veuilles juste t'amuser un peu avec moi avant de me jeter ? »

Mais elle était incapable de rester sérieuse aussi longtemps et un nouveau sourire vint illuminer son visage. Non vraiment, il était bien trop mignon pour qu'elle ait à coeur de le taquiner trop longtemps. Elle était même tentée de l'embrasser encore un fois, mais elle avait peur d'en faire un peu trop et d'être trop lourde à force. A vrai dire si elle s'écoutait, elle serait sans doute capable de faire des choses bien plus osées. Oh crap, une image venait de traverser son esprit si vivement qu'elle se mit à en rougir de honte. Voilà qu'en plus de devenir égoïste et possessive, elle devenait aussi une perverse ! Rapidement, un peu trop brusquement même, elle s'écarta de lui, toute gênée et balbutiante.

« E-Enfin… Hm, voilà… Pouvait-elle paraître plus idiote que maintenant ? M-Moi en tout cas… Je veux croire que oui. »

OK, toute son audace et sa fougue d'un peu plus tôt avaient complètement disparu. Mais ses pensées coquines ne la quittaient plus et elle ne savait pas où se mettre. Est-ce que c'était un cheminement normal quand on se considérait enfin en couple avec quelqu'un ou c'était juste elle qui était trop bizarre ? Et puis bien sûr, elle n'osera pas poser la question et surtout pas à Kunsel !

« C'est la première fois pour moi… J'espère que je serais une bonne petite-amie… » dit-elle un peu timidement en prenant sa main dans la sienne.

chapter 8

Son geste la surprit l'espace d'un instant et un petit frisson vint la parcourir alors qu'il remettait simplement une mèche de ses cheveux derrière son oreille. L'envie folle furieuse de l'embrasse lui revint à nouveau et elle tourna un regard timide vers lui, un léger souire sur les lèvres. Si c'était possible, elle aurait mis un stop au temps pour rester éternellement avec lui, dans cette chambre, à partager ce petit moment simple de bonheur avec lui. Ses doigts se refermant un peu plus sur les siens, ses épaules furent secouées par un rire discret à sa dernière remarque, à laquelle elle répondit avec un petit trait de malice.

« Oh tu sais, puisqu'il faut que je me trouve un logement, pourquoi ne pas en profiter tout de suite pour partager un lit, rien que nous deux ? »

Elle devait bien l'avouer, la proposition n'était pas complètement innocente. Il ne s'agissait pas seulement de vivre sous le même toit, mais surtout de partager une réelle intimité avec lui. Malgré toutes les pensées perverses qui pouvaient la traverser, ce n'était pas concevable de pouvoir faire quoique ce soit ici, il ne fallait pas oublier que cet endroit était avant tout un orphelinat. Les murs n'étaient pas bien épais et la porte sans verrou. N'importe qui pouvait rentrer n'importe quand et ce serait bien malencontreux de se faire surprendre par un enfant, d'autant que Marlène passait souvent la voir.

« La question, c'est de savoir où est-ce qu'on pourra se trouver un petit nid douillet ! »

Elle souffla un petit rire avant de venir poser sa tête contre son épaule, gardant précieusement sa main dans la sienne. Fermant lentement les yeux, elle se laissa ainsi aller contre lui, son esprit divaguant déjà à ce que pourrait ressembler leur futur foyer. Peut-être, sans doute, s'avançait-elle un peu trop dans le futur, mais elle avait envie de rêver un peu, de s'imaginer un cocon doux et chaleureux dans lequel elle pourrait se réfugier quand elle le souhaite et profiter d'instants simples de la vie. Elle avait l'impression qu'avec Kunsel, rien de mauvais ne pourrait lui arriver et qu'elle pouvait enfin aspirer au bonheur. Et sans même y penser, elle ajouta quelques mots dans un léger murmure.

« Merci, Kunsel… J'ai de la chance de t'avoir. »

chapter 9

Un sourire illuminait son visage tandis qu'elle se blotissait contre lui. La perspective de vivre sous le même toit que Kunsel la rendait bien trop heureuse et elle ne se posait même pas la question de savoir si elle brûlait des étapes ou pas. Pour elle, c'était un cheminement logique : elle avait besoin de se trouver un logement, il voulait en prendre un, alors autant faire d'une pierre deux coups ! Mais peut-être n'était-ce apparu logique que pour elle ?

Comment aucune femme n'avait-elle pu mettre son grapin sur lui ? Il fallait être aveugle pour ne pas voir à quel point il était doux et incroyablement mignon. Certes, le SOLDIER ne manquait sans doute pas de beaux gosses, mais quand même ! Enfin peu importe, ça lui donnait l'occasion de saisir sa chance de se l'accaparer, alors elle n'allait pas trop se plaindre, même si c'était un peu triste pour lui d'avoir été laissé de côté ainsi. Elle ferait tout pour le rendre heureux et lui faire oublier toutes ces années de célibat.

Sa question la fit buguer quelques secondes. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui demandait cela si soudainement, alors que cela faisait un moment qu'ils se connaissaient et qu'il était à présent évident qu'elle avait un sacré gros crush sur lui. Après quelques secondes de silence, un petit rire lui échappa et elle tourna son visage vers lui avec un grand sourire. Elle glissa ses doigts sur sa joue, le regardant avec une infinie douceur et déposa un bref baiser sur le bout de son nez avant de se reculer légèrement pour enfin répondre à sa question.

« Bien sûr que non, pourquoi aurais-je peur de toi ? Puis l'envie de le taquiner un peu revint au galop. A moins que tu ne me cache que tu es un redoutable prédateur envoyé pour me séduire afin de me capturer et me faire des choses horribles ! » Dit-elle, un petit sourire aux coins des lèvres.

chapter 10

Elle souffla un petit rire quand il confirma qu'il n'était pas un genre de psychopathe et qu'il ne serait pas assez doué pour tromper son monde. Elle ne pouvait pas dire le contraire non plus, il avait le coeur bien trop tendre pour cela. Et puis en tant qu'actrice, il est vrai qu'elle aurait facilement percé dans son jeu ! Mais sa sincérité, c'est quelque chose qu'elle aimait par-dessus tout et qui faisait qu'elle se sentait aussi bien à ses côtés, en sécurité. Elle ne voyait donc vraiment pas pourquoi elle aurait pu avoir peur de lui, qui de plus, à toujours été particulièrement charmant.

Un sourire sur les lèvres, elle le considérait avec tendresse, admirant au passage chacun des traits de son visage. Non vraiment, elle ne comprenait pas comment il avait pu rester célibataire aussi longtemps, les filles autour de lui doivent vraiment être aveugle. Ou alors c'était un coup du destin pour les mener jusqu'à cet instant précis. C'était peut-être idiot, mais elle avait envie d'y croire, que c'était écrit quelque part qu'ils étaient fait l'un pour l'autre et qu'il ne manquait qu'un pas pour les réunir, un évènement pour leur faire prendre conscience. Et même si l'évènement en question était particulièrement tragique, elle ne pouvait pas nier que cela avait eu un impact sur son mental et lui avait fait prendre conscience de quelque chose.

Mais quand il tourna de nouveau son regard dans le sien, elle eut le souffle coupé. Happée par le soudain bleu intense qui était venu animer ses prunelles d'ordinaire hazel, elle ne put qu'être fascinée. C'était la première fois qu'elle voyait la mako luire dans son regard. Elle se souvenait, bien sûr, de l'avoir vu dans le regard de Cloud, mais dans ses yeux déjà naturellement bleu, cela ne produisait pas du tout le même effet. Elle prit alors à le contempler silencieusement pendant de longues secondes qui lui paraissait pourtant très courte, sans se douter que Kunsel redoutait le moment où elle parlerait.

Puis elle arrêta de gober les mouches pour esquisser un nouveau sourire. Cet homme l'attirait, peu importe la couleur de ses yeux. Elle se glissa alors sur ses genoux pour lui faire face correctement et prit avec douceur son visage entre ses deux mains, son regard profondément ancré dans le sien.

« Peu importe tes yeux, tu restes toujours aussi magnifique. »

Après quoi, elle approcha enfin son visage du sien pour lui offrir un baiser de plus, doux et passionné, pendant que ses mains initialement sur ses joues glissèrent dans son cou, puis dans son dos en descendant lentement jusqu'à ses omoplates dans une tendre étreinte. Comment pourrait-elle avoir peur de lui ? Il n'y avait aucune chance que cela arrive, à moins qu'il ne se transforme tout à coup en monstre sanguinaire. Et encore, elle serait bien capable de se jeter sous ses griffes.