Décembre εΥλ 0007

Suite à notre matinée dans les ruines et notre soirée à la Tour Shinra, je m'étais convaincu que Kate pouvait être quelqu'un de confiance. Je jouais gros dans ce jugement, surtout que là, ça ne concernait pas que moi. Mais, si ça ne concernait que moi, je me serais débrouillé moi même. Par fierté ? Par volonté de ne pas associer quelqu'un d'autres à mes péripéties ?

J'avais donné rendez-vous à Kate, comme quoi, j'avais bien fait d'avoir pris son contact PHS, ce matin là. J'avais les bras chargé de trois caisses de transport d'animaux, et j'étais soulagé d'arriver à l'entrée du point de rendez-vous. Cela me permettait de faire d'une pierre deux coups, et puis c'était un endroit neutre. Si on me voyait rentrer ici, je ne paraîtrais pas suspect, et si Kate viendrait ici, cela ne l'incriminerait en rien. D'ailleurs, je me demandais si elle côtoyait ce genre d'endroit.

Un bar à chat. Curieux endroit. Des bars, il y'en avait à Midgar, dans les taudis, sur la plaque. Le goût pour l'alcool, ou sa nécessité, c'est selon, était un point commun à nombre d'habitants. Et dans les taudis, il était parfois plus "sain" de boire une bière que de se risquer à boire une eau potentiellement contaminée par divers produits. Un bar à chat. Alors il fallait bien que certains bars trouvent un concept détonnant pour attirer le chaland ou, dans ce cas, une clientèle adepte de mignonneries. Ici, on y boit pas des félidés, mais on peut consommer tout en étant sur le terrain de jeu de mignonneries à quatre pattes. Ils y étaient les rois du monde, à défaut d'être les rois de la savane.

Et dans ces caisses, 6 chats. J'avais réussi tant bien que mal à réunir ces six là, compagnons de fortune de Wedge, ou du moins une partie de sa meute. Maintenant qu'il n'était plus là, plus personne n'allait gaspiller de sa maigre pitance avec ces animaux. Et pour certains, s'adapter à un nouveau secteur n'allait pas les aider. Les enfants de l'orphelinat s'en sont bien occupés mais cela présentait un sacré coût. Alors, leur offrir une retraite à ce bar qui recherche des félins amicaux, c'était l'occasion rêvée.

Je décidai de rentrer dans l'établissement sans attendre Kate, afin de pouvoir poser mon chargement. Une salariée me saluait, elle me regardait avec ma cargaison et, par faute d'inattention, s'apprêtait à servir des croquettes pour chats en guise d'amuse bouche à la table 9. Et les animaux n'allaient sûrement pas appréciés ces bouchées au fromages. Sauf si elles attiraient des souris, bien sûr.

Puis, un homme vint me rejoindre.

- C'est vous qui aviez envoyé un message, je m'attendais à une vieille dame, c'est marrant. Je suis à vous de suite.

Non, c'était pas marrant, juste un peu cliché. Et l'homme s'en allait servir une table, en espérant que cela soit comestible pour des humains, cette fois-ci. Je zieutais par la fenêtre pour voir si une chevelure bleue n'allait pas tarder.  

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Le carillon du bar était un assemblage de clochettes que l'on pouvait retrouver traditionnellement autour du cou des animaux, clin d'oeil astucieux au lieu mais ce n'est pas ça que je remarquai, je vis Kate entrer délicatement dans le havre de paix et de poils. Troisième fois que je la vois et deuxième fois que je ne pouvais admirer son sens vestimentaire. La première fois, la tenue de SOLDIER m'avait un peu rebuté, je l'avoue, plus par crainte de ce que la tenue représentait plus que par son esthétisme. Alors certes, ce n'était pas une robe de soirée mais c'était validé. Enfin, si j'avais à valider une tenue de quelqu'un, bien sûr. Surtout venant de quelqu'un qui s'habillait toujours pareil. Ma garde robe n'était pas bien rempli. Et pas de robes, d'ailleurs. Aujourd'hui mon tee-shirt était noir, quel changement ! Le vert étant sale et encore trempé de la veille.

J'accueillais Kate avec un grand sourire, une vraie joie de la rencontrer même si les circonstances sont spéciales.

- Salut, non je viens d'arriver, et tu m'excuseras, j'étais chargé, je t'ai pas attendu.

Je lui montrais les cages où des miaulements s'échappaient, surtout que les chats devaient sentir qu'ils n'étaient pas les seuls individus à vibrisses dans ces lieux.

- L'ami dont je t'ai parlé, il adorait les chats et recueillait ceux du secteur. J'ai réussi à remettre la main sur ceux là. Même lui.

Je lui montrais du doigt, un chat blanc tacheté. Je ne sais pas si elle avait une mémoire de physionomiste des chats mais sinon elle reconnaîtrait le chat qui nous avait attirer des ennuis dans les ruines du secteur 7. Le gérant de la boutique revint vers moi tout en scrutant du regard Kate qui venait d'arriver.

- Bonjour Madame. Monsieur, je suis désolé, une de nos salariés n'étant pas là, je suis au four et au micro-onde comme on dit. Je vais devoir vous faire patienter encore quelques instants.
- On peut patienter à une table ?
- Ah oui, volontiers, mais vous paierez vos consommations. MIAOU !

Vraiment bizarre, ce type. Et ça allait de soi que nous comptions payer, miaou ! Je fis donc signe à Kate, en laissant les chats près de l'entrée, vers une table libre.

- Ici, ça te va ? Je suis désolé du choix de l'endroit, j'espère que ce genre d'établissement te va ? Pour dire, je suis jamais venu dans un truc comme ça.

Cela pouvait se voir à mes nombreux coups d'oeils qui s'arrêtait sur pleins de détails qu'on ne pouvait voir qu'ici. Des arbres à chats, des griffoirs, des bols d'eau et de croquettes. Avant de regarder à nouveau Kate.

- Je suis désolé aussi de te déranger. Tu avais sans doute projet aujourd'hui. Merci d'être venue en tout cas !