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Les hauts mur de Midgar. Depuis que je suis venu dans les taudis y vivre après les récents évènements survenus, je ne fais que les remarquer. Quand on est sur la plaque, c'est moins flagrant, peut être parce qu'on est à l'air libre. Mais vu du dessous, c'est étrange. A quoi servent réellement ces murs ? De défense ? Si oui, contre quoi, contre des ennemis de plusieurs mètres de haut ?

Une prison, peut être ? Mais une prison c'est quand les gens veulent ne pas être captifs de l'endroit, ici tout le monde semble avoir désiré être ici, le danger est tel dehors. Une vitrine, alors, pour donner un aspect imposant à l'endroit.

Dans tous les cas, cela donnait une envie d'en sortir le plus souvent possible. Je pense aux enfants de l'orphelinat du secteur 5 où j'officie depuis quelques temps maintenant. J'essaie de mettre en place chez eux, un sentiment de liberté et d'imagination afin qu'ils puissent s'évader de leur quotidien souvent morne et parfois trop triste. Mais, je ne suis pas forcément très inventif et créatif pour leur inventer des histoires et le nombre d'ouvrages en stock à la Maison Feuillue est assez maigre.

Alors aujourd'hui, sur mon temps libre, j'allais dans cette boutique tenue par un collectionneur dont les rumeurs m'avaient parlé. Je ne sais pas trop ce que j'allais y découvrir. Beaucoup pensent que la lecture est devenue une perte de temps et que, bientôt, les livres seront obsolètes. J'ai du mal à y croire, la technologie ne peut pas tout remplacer, si ?

Devant l'endroit qui ne payait pas spécialement mine, je trouvais une porte close avec un mot épinglé à la porte, et un jeune garçon qui patientait devant. Je me voyais mal passer devant lui pour aller lire le mot alors je lui demandai directement.

- Bonjour, le magasin de livres n'est pas ouvert ?


D'ailleurs, ce gamin ? Je l'avais pas déjà vu ?

Mais quel espèce de petit c** ! Bien sûr que je savais lire mais c'est juste que je ne voulais pas le déranger en m'approchant de trop, mais apparemment, je l'embêtais quand même. Mais quel toupet !

- Parce que si je savais pas lire, je viendrais dans ce genre de boutiques peut être ? Et qu'est-ce que tu fais à trainer là toi ? Tu devrais être en co...

Non, il faisait pas partie de l'orphelinat. Tous les enfants désœuvrés du secteur 5 n'en faisaient pas partie, bien sûr, pas ceux ayant une famille déjà. Mais rares étaient ceux qui habitaient dans le coin seul et qui savaient lire surtout sans qu'ils soient passés par ma classe. Quoiqu'au vu de son âge, son apprentissage peut remonter à des périodes plus lointaines.

Mais surtout ce gosse là, je l'ai déjà vu trainer avec les "miens" il me semble.

- D'ailleurs t'es qui toi ? Je te vois parfois traîner dans le coin avec les enfants de l'orphelinat. T'es le fils du grand John du bas de la pente ?

J'essayais de voir le titre du livre qu'il était en train de dévorer en le lâchant rarement des yeux. Cela ne semblait pas être un livre très courant ni très facile à lire. Et qu'il aille de lui même attendre devant chez un libraire devait montrer un lien particulier avec les livres sans doute.

Bon, c'était pas tout ça mais j'allais peut être pas attendre toute la journée ici.

- Tu sais quand le libraire revient ou je dois aller faire l'effort de lire son petit mot ?

Des livres d'images ? Mais c'est qu'en plus de savoir lire, il a de la répartie, le bougre. Je crispai mon poing mais je devais garder mon self-control. Après tout, c'était qu'un gamin, et même s'il était impétueux, je ne devais pas le confronter à ses erreurs de comportement.

Si déjà, il ne connaissait pas le grand John, c'est qu'il ne devait pas être là depuis si longtemps. Ou alors, c'est un enfant, alors nul besoin de connaître tous les commerçants du coin. Mais le gamin se présentait. Morgan. Jamais entendu parler, de mémoire.

- Moi c'est Biggs, je tiens l'orphelinat plus haut.

Je ne prétendais pas être une figure du secteur 5 mais la Maison Feuillue et ses enfants, eux, ne passait pas tant inaperçu que cela. Morgan semblait plonger dans sa lecture et ne s'y interrompait que rarement pour me répondre même si cela semblait lui demander un effort. Peut être pas surhumain mais un effort qu'il ne semblait pas volontaire à faire de bon cœur. Quand je le vis, interrompre sa lecture et en garder la page, je compris qu'il était bien décidé à attendre et ma question de savoir si l'hôte de ces lieux serait bientôt de retour ne le ravit pas. Le soupir et le cynisme qui allait de paire avec sa réponse ne cachait pas du tout de faux semblant au moins. Et s'il attendait impatiemment le retour de l'homme aux livres, était-ce pour cesser d'être importuner ou par hâte de dégotter un nouveau recueil ? J'allais tourner les talons et le laisser là pour ne pas l'encombrer de ma compagnie quand quelque chose me revint à l'esprit.

- Dis, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu traîner avec les orphelins du quartier. Tu peux passer à l'orphelinat si tu veux.

Car, je savais reconnaître un enfant qui devait se débrouiller seul, parents encore en vie ou non, et tout me disait qu'il était beaucoup trop confiant et à la fois désabusé pour être un gentil fils à papa maman.

- T'as quel âge d'ailleurs ?