Quelle mouche avait bien pu me piquer ! Je m'étais lancé dans une mission suicide. J'avais repris conscience, il n'y a que quelques jours, et j'avais laissé seule Jessie dans sa chambre alors qu'elle s'était réveillée l'avant veille. Je n'étais pas totalement remis mais je pense que l'adrénaline à elle seule me ferait supporter la soirée. Heureusement, aucune séquelle n'était visible, et ce, grâce au talent du tailleur du Wall Market qui m'avait fourni un costume en adéquation avec les quelques bandages restants. Contre mes dernières économies.

Mais en me remémorant les raisons qui me poussaient à me trouver devant cette immense tour, je retrouvai le courage, ou un ersatz de bravoure, qui me pousserait à y pénétrer. J'avais réussi à me procurer une fausse invitation et une fausse identité. Paul Bismuth. Plutôt passe partout comme nom. Je m'étais rencardé sur un domaine facile à incarner et j'étais donc un faux promoteur immobilier. En espérant que je ne tomberai pas sur quelqu'un de trop pointu dans le domaine.

Il fallait que je trouve des réponses sur ce qu'il s'était passé cette nuit là. La nuit où Cloud et compagnie avait infiltré les lieux. La nuit où mon ami avait perdu la vie. La nuit où Marlène se retrouvait toute seule dans l'impitoyable Midgar. Et connaître l'état du danger à venir en restant ici. Est-ce que le départ des fautifs de l'explosion des réacteurs suffirait à ramener le calme en ville ou si les jours à venir seraient encore périlleux. Je me fiais à l'espoir que ma tête n'était effectivement pas connue. Après tout, je n'apparaissais pas sur les caméras de vidéosurveillance de l'intérieur du premier réacteur et je n'avais fait qu'accompagner sous la plaque. Suffisant pour passer anonymement entre les mailles du filet ? Sans doute. Ce soir, on allait me voir, mais peut être pas me regarder.

L'endroit était immense, encore davantage que ce que l'on pouvait imaginer. Heureusement que je n'avais qu'à suivre le mouvement des foules et des panneaux indiquant la petite sauterie. Le fait que je ne connaisse pas les lieux n'était pas étrange puisque je n'étais pas le seul dans ce cas de figure. Il y'aura ce soir des SOLDATS, le gratin de Midgar, il valait mieux rentrer dans les clous. Et espérer entendre des bribes de conversation.

La salle qui nous accueillait tous était d'un luxe qui était là pour mettre de la poudre aux yeux des invités. J'entendais un couple qui s'extasiait du faste du lieu, et qui souhaitait s'en inspirer pour chez eux.

- Moi aussi, je veux des moulures aux plafonds, Kevin !

Si vous saviez que dans les taudis, certains n'ont plus de plafond. Ou alors il s'agissait de la plaque qui leur masquait presque toute lumière naturelle. Pendant ce temps là, des gens dépensaient leurs gils en stuc et autres décorations ornementales obsolètes.

Nous n'étions pas les premiers à arriver, il y'avait déjà de nombreuses personnes, notamment des gens de la Shinra elle-même puisque les blouses ou les badges à l'effigie de la société étaient présents sur leurs habits. Bon, il fallait trouver un endroit où paraître naturel et espérer épier des conversations non banales. Il y'avait Palmer, du côté, du buffet. Pas le genre à être très intéressant, quoique généralement assez loquace. J'avais essayé de réviser mon organigramme de la Shinra mais les infos étaient rares.

Pourquoi je suis venu ici, sérieusement. Y'a pas plus louche qu'un gars tout seul, si seulement, Jessie et Wedge étaient là. Mais, on aurait sûrement pu dire adieu à la discrétion avec ces deux là.

- Ils ont fait sacrément vite les réparations !
- M'en parles pas, on est sur le pied de guerre depuis 4 jours. Si on est dans cette salle là, c'est pour éviter les étages les plus touchés. Et avec les ascenseurs, c'est la galère !
- Toi qui pensais te la couler douce en passant au service de la maintenance du bâtiment
- Vas-y rigoles, je pouvais pas me douter que quelqu'un aurait le cran d'attaquer ici. Et vaut mieux être là qu'au service sécurité. Ceux qui gèrent le système de cartes magnétiques, j'ose même pas imaginer…

Bon, au moins, j'avais eu raison, les langues seraient sans doute déliées ce soir. En espérant que l'alcool coulerait à flot ! D'ici là, il fallait trouver le meilleur point d'observation.

Soirée de gala. J'entends pas par là, une soirée sur une variété de pommes mais une soirée où tout le gratin de Midgar serait là. Le gratin de la ville pizza, soirée qui s'annonce assez indigeste donc.

Il y'avait plusieurs raisons à cette soirée. En tout cas, autant d'hypothèses circulaient. Une sorte de couronnement du nouveau président Rufus Shinra, une possibilité aussi de montrer que la Shinra était inébranlable même après les récents évènements. En tout cas, c'était la place où il fallait être ce soir. Et je n'avais rien de mieux à faire. Je pensais à prendre quelques comprimés d'hormones pour ne pas avoir une fâcheuse déconvenue ce soir. Je suis et resterai un homme membre du conseil municipal, si les mutations refont surface, je devrais m'éclipser aussitôt.

Sécurité oblige, l'invitation ou le laissez passer n'étais pas suffisant, une petite fouille pour vérifier que personne ne venait armer. Enfin, sauf les nombreux SOLDATS, les TURKS, et autres exceptions. Je n'avais pas vocation à tuer quelqu'un et lancer un Cluedo géant ce soir mais je me fis arrêter par la douane intérimaire.

- Excusez mademois... Monsieur Nhi, pardon... Est-ce que vous pouvez me dire ce que c'est que ça ?
- Vous ignorez son usage ? Voici un lecteur MP4...
- MP4, c'est pas le nom d'une arme, ça ?
- Si mais rien à voir... ça vous permet d'écouter de la musique.
- Comme un PHS, en fait ?
- C'est ça.
- Mais vous pouvez pas appeler avec ?
- C'est ça.
- Quel intérêt ?
- Ecouter de la musique, donc.
- Mmh, je vois, je pensais que c'était un détonateur... Circulez, bonne soirée !

Je souriais en récupérant l'objet du délit avec le tissu de ma manche. Ma veste était celle que j'utilisais lors de mes déplacements habituels en ma qualité de l'équipe du Maire Domino. Pas besoin de davantage de panache. J'attendais d'être à quelques encablures de ce poste de sécurité avant de remettre le lecteur audio dans une pochette plastique. Le soldat l'avait trituré bien plus que ce que je pensais. Parfait. Je le conserverai en espérant que les empreintes digitales soient exploitables.

La salle de réception était déjà bien remplie de personnes plus ou moins importantes. Je faisais surtout acte de présence. Le maire ne savait pas s'il allait se manifester, je devrais donc lui résumer les faits notables de ce soir. Je vis un groupe de SOLDAT dans un coin, dont un première classe, en particulier. Pas le genre à apprécier ce genre de mondanités, apparemment.

- Bonsoir, vous êtes Squall Leonhart, il me semble ? Vous non plus, c'est pas votre tasse de thé, ce type de soirée ? Nous n'avons pas eu l'occasion de nous présenter. Je suis Djemi Nhi, de l'équipe du maire Domino, depuis peu.

Je n'étais pas sûr que le personnage avait spécifiquement envie de parler à un inconnu, surtout à un fonctionnaire, lors de cet évènement. C'était surtout mieux que ses collègues, un peu plus bruyant qui matait les attributs féminins de la foule ouvertement.

- Je ne suis pas très à l'aise avec cette soirée, pour tout vous dire. Ce pauvre président Shinra vient de mourir, et je trouve ça un peu délicat d'organiser si vite, une telle festivité.

Il ne pouvait pas me donner totalement tort et venir causer à un des invités n'était en aucun un cas un crime. J'avais hâte de voir sur quoi cette discussion pouvait aboutir.

Biggs

Une coupe de champagne. Bon, une, allez. Mais pas d'abus ce soir, ce serait bête de rater sa couverture sur une consommation abusive. On va dire que c'était plus pour trinquer à nos retrouvailles avec Leanne. On trinquait, elle semblait contente. Était-ce de me voir ? Était-ce de ne plus être seule à une soirée où parler était le seul loisir intéressant, en attendant d'éventuels autres moments forts ?

Et en parlant de moment fort. Il s'était senti observé. M**de, on l'avait reconnu ? Et rapidement, une femme en robe, j'ai dû cligner des yeux à deux reprises pour être sûr du constat qu'avait fait mon cerveau. C'était Kate. J'avoue que j'avais un peu laissé la question de Leanne en suspend. C'était quoi déjà ? Bref, la jeune femme me saluai avec un grand sourire. Elle m'avait bien vu et venait discuter avec moi. Kate se moquait gentiment de ma robe, et avant que je pus rétorquer, je me tournais vers Leanne qui avait soupirer et susurrer des mots dans son verre.

- Forcément, quand c'est pas Jessie, c'est un autre avion de chasse... Oh, je vous laisse une de mes amies est arrivé.

Bon, en réalité, son amie c'était "picoler toute seule" en attendant que quelqu'un vienne lui changer les idées. Qu'une fille vienne parler à Biggs, soit. Mais qu'elle ne la calcule même pas, que lui ne la calcule plus. Une fille aussi bien foutue, en plus. Mince, pourquoi ça lui arrivait à elle ! Sûr que Biggs venait pour elle. Super...

Mais j'avoue que je n'avais pas été cool avec Leanne. Je lui avais souhaité une bonne soirée avant qu'elle s'en aille, ruminant ses pensées. Kate était étonné de me voir ainsi, j'avoue que ça changeait de ma tenue plus quotidienne. Mais elle, sa robe détonnait encore plus avec son uniforme. C'était toujours quelque chose quand vous voyez une personne pour la première fois dans une robe de cocktail. Non, pas systématiquement ? Ah !

- C'est un emprunt, je t'avoue que ce genre d'occasions ne se présente pas souvent. Et toi, ta robe est somptueuse. Enfin, toi dedans, je veux dire. Ca te change.

Okay, gênance 1 - Biggs 0. Je buvais mon fond de champagne pour me faire taire. Je tendais un verre
à Kate, puis je me fis resservir par l'homme dédié à ça. Il allait passer une longue soirée lui. Enfin, il ne savais pas encore qu'il allait tomber sur une femme blonde désespérée qui ne voulait pas rentrer seule car elle avait vu son ex avec une jolie fille. Mais pour l'instant, il allait s'ennuyer ferme. Je fis signe à Kate d'aller discuter un peu plus à l'écart de l'attroupement que générait le stand de victuailles, et surtout, de boissons. Quitte à parler, valait mieux être à l'abri d'oreilles indiscrètes. Elle devait se douter que je n'étais pas sur la liste des VIP's de la soirée.

- Promis, je compte rien faire de débile, ce soir. Je viens juste à la pêche aux infos.

Je sentais ce besoin de me justifier, après tout, j'étais un fervent opposant de la firme dans laquelle, elle travaillait pour la sécurité la plus ultime. Elle aurait été en droit de se méfier de sa présence ici. Mais je n'avais clairement pas prévu de faire de remous. Je serais plus calme que la fine effervescence de la boisson qui agitait nos flûtes. D'ailleurs, j'espère que la personne que je devais rencontrer ce soir et me remettre une copie des caméras de surveillance du soir de l'intrusion allait pas être effrayé car je causais avec une SOLDAT·E.  

- Et toi, t'es en mission ? Ou tu adores discuter avec des gens imbus d'eux mêmes ?

Il y'avait du monde ce soir. Faut dire que les invitations pleuvaient comme la pluie qui avait envahi Midgar le même matin, fait suffisamment rare pour le souligner. Dans cette salle, énormément de gens peu intéressants, je les assimilais à des sortes de PNJ qui n'étaient que là pour faire le nombre, et d'autres personnes plus ou moins intéressantes. Je reconnus quelques têtes. Une collègue de l'équipe municipale, une SOLDATE qui m'avait fait visiter les lieux et avec qui j'avais pu échanger, et une femme qui m'avait demandé chez qui j'allais me faire les cheveux. je ne connaissais le nom de famille que pour cette dernière, d'ailleurs. Mary, Kate et Ashley Olsen.

Mais ce n'était ni le lieu ni le moment d'aller voir ces personnes, cette soirée allait peut être me permettre de faire la rencontre de gens autrement plus inaccessibles. Ce n'était pas la principale raison de ma présence mais j'éveillerai moins les soupçons à discuter comme monsieur tout le monde tout en balayant la salle pour retrouver un homme à qui le maire m'avait demandé de donner ce que j'avais dans la poche. Mais je reconnus une autre tête, faut dire que les SOLDIER 1ère classe n'étaient pas légion et que leur tête était rapidement reconnaissable. Il était seul et semblait perdu dans ses pensées, que je venais troubler en venant me présenter.

Il ne semblait pas loquace et particulièrement ravi de me voir alors j'exposai ma vision des choses de la soirée. Peut être n'en tirerais-je rien mais sa réponse fut tout l'inverse. Etre aussi critique et acerbe envers les organisateurs de la soirée, je ne m'y serais pas attendue. A croire que tous les SOLDATS que je rencontre ont cette liberté intellectuelle évidente. Je tâchai pour autant de ne pas être surpris par sa réponse. Mais l'homme ne semblait pas habituer aux conversations "mondaines" et rebondissait sur un sujet bateau.

- Effectivement, c'est prendre des risques mais soit c'est de l'insouciance totale, soit la sécurité est vraiment optimale et ils pourront se targuer de savoir faire des évènements aussi majestueux sans le moindre risques. Mais, je serais pas aussi optimiste.

Et je rectifiai ce que j'avais dis un instant plus tôt.

- Disons que je n'aime pas ce genre de soirée. Mais peut être que celle-ci sera intéressante. Tenez regardez-ça.

J'étais joueur mais j'aimais bien décontenancer dans ces circonstances. Je tendais alors deux invitations pour la soirée, elles semblaient similaires à première vue puis, en s'y penchant, il était aisé de deviner laquelle était vraie et laquelle était fausse.

- Celle-ci est la mienne, officielle. Celle-ci ne l'est pas. Et dites vous que c'est moi qui ait essayé de la reproduire lorsqu'on m'a dit que des fausses pouvaient se trouver. J'imagine que des "pros" devraient faire des choses bien plus dur à confondre. Pas très rassurant, non ?


Quel intérêt pour moi de le signaler à ce Squall ? Et bien, en pointant des manquements à la sécurité, il se peut que j'en apprenne davantage sur celle-ci, non ?

Nous n'étions plus que tous les deux, après le départ de Leanne et nous nous éloignions du gros de la foule. J'entends là où il y'a le plus de monde, je ne parlais pas de ce type que les gens appellent Palmer et qu'on avait dû dire d'aller mollo avec les petits fours. Et quand je parle de petits fours, je parle de ces canapés, pas de ces appareils électroménagers. Mais quand je parle de canapés, je ne parle pas de ces meubles sur lesquels on peut s'asseoir à plusieurs mais bien de toasts.

D'ailleurs, nous trinquâmes Kate et moi, sans faire de toast quelconque, juste par habitude de cogner nos verres avant d'ingurgiter une boisson généralement alcoolisé. Cette coupe de champagne, d'ailleurs, paraissait bien plus forte que la précédente, à croire que j'avais pris du sans alcool juste avant. En espérant que ce soit moi qui ait fait une erreur et qu'on ait pas mélangé les bouteilles.
Et c'est bizarre de servir du champagne sans alcool, tiens ?

Alors est-ce cette gorgée d'alcool, la première qui me donnait chaud aux joues, ou ce flot de compliments inhabituels d'une personne rencontrée le matin même. En tout cas, elle ne semblait pas s'en faire sur mes intentions et ne souhaitait pas me chasser pour que je reste en sa compagnie. Euh, attends, ça veut dire quoi ça. Je, euh. C'est un rencard ? Ou de la compagnie comme un animal ? Mais non, elle aurait pas dit ça. Ne calcule pas Biggs, restes cool, okay ? Et puis, Jessie est pas là pour te mettre dans l'embarras, donc sois toi même, respires.

Je lui demandai donc la raison de sa présence à elle, certainement moins clandestine que la mienne. Elle accompagnait son frère qu'elle me pointa du doigt. Il avait la même couleur de cheveux, et on aurait pu aisément deviner qu'ils étaient de la même famille. L'homme me regarda non sans froideur, qu'elle m'expliquait aisément. Bon, de toute façon, je tenais pas à aller faire sa connaissance, spécialement. Pas là, ce soir, dans cette situation. S'il était inexpressif selon les dires de Kate, elle, c'était devenue tout l'inverse. Ses rires étaient fréquents, et très agréable. Et là, elle vient de me dire qu'elle était contente de me revoir. Je rougissais.

- Oh moi aussi. De te revoir, je veux dire. Je suis encore désolé pour ce matin, je t'ai jugé trop vite.

Oui, c'est bien ça, remets ton erreur sur le tapis, c'est forcément un bon point de départ d'une conversation, idiot ! Dis autre chose !

- Encore merci pour ton aide et Jessie te passe le bonjour... je crois.

Oui, c'est bien ça, de passer le bonjour du canon qui était avec toi ce matin, et qui lui passe le bonjour alors que tu savais pas que tu allais la voir ce soir. T'as tout faux.

- Désolé, je suis un peu nerveux ce soir. Mais t'es là, alors je devrais pouvoir me détendre, hein ?

Irrécupérable, je préférais presque me faire attraper par la sécurité et me faire virer, vu le fiasco. C'est sa robe qui me fait cet effet là, ou juste la pression de la soirée qui monte enfin. Je suis en train de discuter avec un SOLDAT, mais c'est Kate, c'est compliqué.

- Comment vont tes jambes, ça va mieux depuis ce matin ? Tu remarches normalement ?

Un homme qui passait à côté de nous avait entendu la remarque et nous jetait un regard lubrique en ricanant.

- Non mais allez pas vous faire des idées, hein ?

Y'a rien qui allait...

Il n'y a pas de raison que cela se passe mal ? J'ai l'impression pourtant que dès que Shinra et moi étions dans la même périphrase, cela se passait rarement au poil. Et encore, avec Kate pour l'instant, notre probabilité de malchance et d'évènements fortuits était déjà bien élevé suite à notre matinée "mouvementée".

J'enchaînai les phrases bâteaux et maladroites comme un fusil d'assaut enchaînait les rafales de balles. Je n'arrivais plus à m'arrêter et Kate n'arrivait à répondre qu'à certaines quand elle avait la possibilité de répondre. Elle riait encore et toujours. C'était bon signe, non ? Femme qui rit... femme plutôt bien dans sa peau ? Rien ne semblait la déstabiliser dans ce genre de situation non plus. Et le regard un peu salace de cet homme ne semblait ni la gêner, ni l'embêter. A moins qu'elle n'ait pas saisi le double sens ? Effectivement, elle avait l'air si "pure" comme ça. Et elle passait à autre chose en s'enquérant de ma santé à son tour, espérant que la douche forcée ne m'ait pas trop laissé un souvenir. Et pour le coup, j'avais pas saisi de double sens possible sur sa phrase mais l'homme continuait de jeter un second regard. Mais qu'est-ce qu'il va s'imaginer ce pervers ! La douche signifiait la pluie, bougre d'âne ! Mais je ne disais rien cette fois-ci

- Non, mais je crois que mes vêtements mettront du temps à sécher. Les enfants m'ont regardé avec un air bizarre quand je suis rentré.

Je lui avais dit que je logeais à l'orphelinat ? J'imagine. Cela pouvait pas être mes enfants, après tout, si ? Enfin, c'était parfois tout comme, à l'époque. Mais c'est vrai qu'au delà de ça, je ne savais rien sur elle. On avait eu ce moment, ce matin, cette "aventure" mais après ? Elle était SOLDIER, avait un frère, était magnifique en robe de soirée. Hum... Et sinon ? Si ça se trouve, elle était mariée, et qu'elle, elle avait des enfants. Ou qu'elle s'apprête à en avoir ?

- Comment ça se fait que tu es venue toute seule du coup ? Enfin, je veux dire, si ton frère te lâche pour aller voir ses collègues. Tu connais personne d'autres ici ?

Mince, elle avait croire que je voulais qu'elle aille parler à quelqu'un. Rattrapes toi !

- Ou tu savais secrètement pour m'avoir suivi que j'allais venir ce soir ?

Euh ça, c'était hyper mégalo, je suis pas sûr que ce soit mieux...